Montée en puissance des FAMAS : Une libération au goût d’inachevée
Depuis quelques jours, les populations maliennes commencent à retrouver leur souffle, même si le spectre de la terreur plane toujours dans leur localité jadis occupée par les djihadistes.
Les populations de Ouatagouna, de Farabougou, et plusieurs villes et villages qui étaient sous le joug des terroristes vaguent timidement à leur occupation ces derniers jours. Cependant, il est urgent, selon leur témoignage, pour l’armée malienne d’y être constante pour débarrasser les lieux totalement de certains éléments dangereux, qui malgré qu’affaiblis par les opérations, sèment toujours la zizanie et entretiennent le doute.
Connues d’être en proie des deux groupes djihadistes les plus redoutables du Sahel, les populations de ces localités se sentent moins inquiétées ces derniers, temps. Lueurs d’espoir précaires au centre À Maribougou, et les villages environnants dans le cercle de Djenné qui étaient les gîtes des terroristes d’Amadou Kouffa ont été détruits par les FAMAS.
Selon Seyni DJENEPO, Président des jeunes du conseil communal de Djenné, c’est le mardi passé que les derniers nids des terroristes ont été détruits. « Ce sont 9 villages qui étaient considérés comme les camps des djihadistes et ont été libérés par les FAMAS. Il s’agit notamment des camps de Maribougou, de N’Douabougou, de Dorobougou, de koloboro, de Tôrôbougou, de Soma, de Berta, de Koumaga et de kounti. Actuellement, les habitants de ces villages vaquent à leurs occupations, puisqu’il n’y a pas Check point des Djiahsitdes », a-t-il dit, avant d’indiquer que les djihadistes rescapés n’ont pas totalement quitté les lieux.
« Même si nous ne sentons pas le spectre de la terreur, les quelques djihadistes rodent autour des villages et font même souvent des tirs de sommation et profèrent des menaces pour intimider les populations. C’est pour dire que des djihadistes ont fui, mais ils n’ont pas été neutralisés. Alors, il est urgent que l’armée malienne vienne s’installer pour que les gens retrouvent totalement leur liberté. Sinon à part Maribougou, les autres villages sont toujours sous menace djihadistes, même si la terreur n’est plus comme avant » a-t-il insisté.
À Diabaly, dans la zone Office du Niger, les femmes longuement cantonnées dans leurs maisons sont heureuses de reprendre leur activité quotidienne. Il est 9 heures Mme TRAORE Lala Mariko, munie d’un arrosoir, d’une pioche, d’une bassine, un demi-sac d’engrais et son repas du jour. Direction : son jardin maraîcher. Embarqués sur une charrette, elle et ses enfants rejoignent leur jardin d’oignon, qui donne tout un signe d’espoir. Sous un grand baobab, les cris d’oiseux et des petits ruminants témoignent la quiétude que gagne timidement cette localité.
Dans un entretien, Mme TRAORE nous fait revivre le calvaire des habitants des Diabaly pendant des jours. « Si vous regardez bien nos jardins, vous allez comprendre qu’ils viennent d’être refaits, puisqu’abandonnés pendant au moins deux années. Nous avons procédé au nettoyage de la surface et à un premier cerclage avant la repique des pépinières. Avant, cela n’était pas possible, car à part les Donsos qui risquaient très souvent leur vie pour sortir, les femmes ne pouvaient s’aventurer à un kilomètre du village.
Mais, Dieu Merci aujourd’hui, nous vaquons à nos activités librement sans être inquiétées », a-t-elle rassuré, avant d’exprimer son inquiétude à la présence des éléments des groupes terroristes. Au secteur 39 de Niono, le constat est le même. « Ici chez nous, nous remercions Dieu. Tout est à présent à l’ordre. Depuis l’assaut dans certains villages, nous ne voyons plus les djihadistes. Nous espérons que ce climat d’accalmie perdure. Nous sollicitons la vigilance des FAMAS. Il faut une constance sur le terrain pendant des années, pour que ces gens quittent les lieux », a indiqué Sekou Sallah TRAORE, un résident de ce village.
Farabougou, l’arrête dans la gorge des FAMAS Si les villageois de Farabougou ne se sentent plus abandonnés par les plus hautes autorités, il est important de souligner que les habitants sont toujours sous embargo djihadiste, même si les terroristes n’osent plus venir vilipender les paisibles citoyens à cause de la présence des FAMAS. Ladji COULIBALY, un Donso de Farabougou nous décrit la situation qui y prévaut. Joint par téléphone, Ladji nous confie que personne ne pouvait dépasser le village de Farabougou de 2 kilomètres. « Les terroristes sont eux aussi cantonnés dans les grandes forêts qui entourent les lieux. Dieu merci, depuis des mois, c’est le gouvernement qui nous assiste avec des vivres et non vivres. Mais, nous ne pouvons vivre aux crochets de l’État pendant une éternité. Ça fait des années que notre village est sous siège. C’est dans ces conditions misérables, que nous avons produit pendant tout ce temps », a-t-il révélé.
Selon lui, sur les 300 ménages de Farabougou, la moitié n’a pu faire la récolte cette année. Une grande partie de la maigre moisson de ces récoltes a été brûlée par les terroristes.