Logements sociaux de Tabacoro: Les sinistrés d’inondation victimes de mafia
Les logements sociaux non encore distribués par l’état sont devenus une source de revenus pour des groupes d’individus qui se taillent le titre de responsables immobiliers. Ces hommes venus de nulle part sont en train de se faire des milliers de nos francs sur le dos des sinistrés de l’inondation qui trouvent refuge dans lesdits logements.
Ils sont jeunes, adultes et vieux qui harcèlent les honnêtes citoyens en longueur de journée. Organisés en une véritable bande d’escrocs , ces groupes d’individus sont les véritables cauchemars pour les pauvres sinistrés qui se font plumer de la tête au pied. Nous avons fait un tour sur les lieux. Le constat est amer et écoeurant. A l’entrée de ces nouveaux logements, se dresse un hangar sous lequel ces individus reçoivent les personnes qui désirent déménager en toute urgence.
Les conditions sont connues. Le locataire donne la somme de 50.000 F à ces individus appelés communément » les gardiens des logements sociaux « . Pourtant,ils ne délivrent ni clé , ni reçu . La seule condition est l’accord et la bonne humeur de ces parasites qui se taillent une opulence sur le dos des honnêtes citoyens. Pire, ils ne font aucun entretien de la maison. Quand un locataire veut déménager, c’est à ce dernier de venir déblayer les lieux insalubres infestés d’herbes et de toutes sortes d’ordures. Halima Diarra , une veuve victime d’inondation qui avait déménagé dans un de ces logements de fortune, a été vidée des lieux. Motif: « elle a déménagé dans cette maison sans nous en informer et surtout , sans payer la caution », a clamé un jeune homme qui , sillonne les lieux pour faire le point des nouveaux locataires et rend compte à son père qui se taille d’agent immobilier en chef .
Mme Mariam DEMBELE est mère de quatre enfants. Elle aménage en toute sérénité, une maison dans laquelle elle peut rester pendant au moins une année, puisque son mari a payé 50000 FCFA aux gardiens des lieux. Rappelons que ces maisons de fortune qui ne sont dotées ni d’électricité ni d’eau rentrent dans le cadre du programme de distribution des logements sociaux annoncé par les autorités de la transition. Pour l’instant les locataires temporaires sont confrontés à des caprices des maîtres des lieux. Signalons que ces ces gens sévissent dans cette zone de logements sociaux bien avant les inondations. » Si tu fais une année sans déménager, ils viennent te demander encore une autre caution de 50000 FCFA,ou te demandent de quitter les lieux. Si tu insistes,ils mettent tes bagages dehors. Voilà le calvaire que nous vivons », a déploré un mécanicien qui y loge depuis 14 mois . Nous avons approché un des jeunes qui surveille les lieux ‘. Il nous demande si nous avons besoin de logement. » Il y a beaucoup de l’autre côté. J’espère que vous connaissez la condition. C’est 50000 FCFA. Il n’y pas d’eau,ni d’électricité. En plus,si vous payez,c’est à vous de vous occuper des serrures des portes. Vous voyez, les portes n’ont plus de clés » , a-t-il précisé, avant de nous mettre en garde de ne pas déménager sans la caution. » Vous pouvez me suivre sous le hangar là-bas. C’est là qu’on paye les sous »!
En tout état cause, c’est au gouvernement de prendre toutes ses responsabilités pour mettre de l’ordre dans la gestion des corollaires des inondations. Car, les sinistrés ne savent plus à quel saint se vouer.
PAR CHRISTELLE KONÉ