Transition au Mali: Les autorités face aux réalités du pouvoir
Leur apparition ne draine plus cette foule excitée , les grandes éloges a leur endroit se tarissent, les soutiens autoproclamés s’éclipsent du jour au lendemain, et pour couronner le tout, les webs activistes communément appelés « Videomen » qui galvanisaient les populations, avec des techniques dont eux seuls ont le secret,ont décidé de se recroqueviller derrière leurs téléphones, laissant les seuls patrons du moment face aux aléas du pouvoir.
Vie extrêmement chère,crise énergétique qui gangrène , une guerre asymétrique dont nul ne connaît l’épilogue . Les plus grandes zones de production agricole de notre pays abandonnées , le train qui avait donné le sourire aux populations riveraines de la première région s’est couché au milieu des rails, les inondations avec leurs lots de sinistrés…. la liste des défis auxquels les tenants du pouvoir sont confrontés est loin d’être exhaustive.
Ainsi, entre résilience et désespoir, les Maliens Lambda se manifestent par un grand silence assourdissant à l’endroit de ceux qu’ils avaient brandis comme des Messies. Du coup, les grandes artères de la capitale du Mali et celles des agglomérations ne se truffent plus de centaines d’admirateurs . Pire, les prises de décisions importantes par les plus hautes autorités de la transition ne sont plus applaudies. La preuve la journée du 14 janvier, choisie comme la date symbolique de la « Souveraineté retrouvée au Mali » n’a plus fait l’objet d’un Show au boulevard de l’indépendance, après la première édition.
Pour ceux qui observent, presque 5 ans après le coup d’État de 2020, les maliens, résilients jusqu’à la dernière rigueur semblent être à bout de souffle. Ainsi, on n’entend plus scander les noms des héros nationaux pendant des cérémonies et dans les rues des grandes villes du Mali.
On attend plutôt : »Si je parle ,je vais aller en prison »! Par conséquent, il est important que les plus hautes autorités changent de fusil d’épaule, pour regagner leur charisme d’antan.
Par CHRISTELLE KONÉ
