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Fraude à l’AMO: La CANAM sensibilise ses partenaires.

Le centre international de Bamako a abrité ce jeudi 17 novembre 2022 un atelier de sensibilisation et d’information des prestataires de sante sur la prescription rationnelle et la lutte contre la fraude. La cérémonie d’ouverture état présidée par Souleymane TRAORE, conseiller technique au Ministère de la santé et du développement social, présence de Daouda DEMBELE, Directeur général de la CANAM.

Le présent atelier qui réunit tous les acteurs impliqués, principalement les prescripteurs, permettra d’une part de rappeler les règles de la prescription rationnelle, de l’éthique et la déontologie et d’informer les prescripteurs sur des cas de fraude, d’autre part. En campant le décor, le Directeur du CANAM a indiqué que La CANAM, en collaboration avec les Directions techniques du ministère en charge de la Santé, les Conseils des Ordres professionnels de la santé et le syndicat de la santé et des affaires sociales, avait tenu à organiser cette rencontre à Bamako, Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou et Mopti.

Il rappelle ainsi que Selon les résultats de l’étude actuarielle réalisée en décembre 2014 par la CANAM, le poids des médicaments dans les dépenses du Régime AMO représente 80% Pour qu’un régime d’assurance maladie soit viable et pérenne, le poids des médicaments dans les remboursements des soins ne devrait pas être au-delà des 50% de l’ensemble des dépenses. « Je dois vous signifier que plusieurs dysfonctionnements ont été constatés dans le cadre de l’offre des prestations en général et la prescription des médicaments et dispositifs médicaux en particulier », a-t-il dit. Selon lui, ces pratiques vont à l’encontre des règles en matière de prescription médicale.

Pêle-mêle, notamment, les médicaments de mêmes principes actifs figurent sur une même ordonnance, l’usage d’un grand nombre de médicaments sur une ordonnance pour le même patient pour le traitement d’une seule pathologie, l’usage inapproprié de médicaments avec des posologies inadéquates pour le traitement, la non-conformité des pratiques de prescription aux directives et protocoles thérapeutiques, l’auto-prescription fréquente de médicaments par les soignants, des actes de prescriptions par certains infirmiers non habilités.

Le Colonel DEMBELE explique ainsi le contexte de tous ces ateliers de sensibilisation à l’endroit des acteurs de l’Assurance maladie obligatoire. « Suite à une évaluation de la CANAM sur les prescriptions, le coût moyen des ordonnances est passé de 3 000 FCFA à 25 000 FCFA dans le cadre de l’AMO. De nos jours, force est de reconnaitre qu’il y a des efforts à faire à ce niveau au vu de nombreuses interpellations et les constats assortis de ces interpellations. C’est pourquoi, il y a : un besoin de sensibilisation sur la prescription rationnelle, un besoin de rappel sur l’éthique et la déontologie ; un besoin de rappel sur la responsabilité médicale », a-t-il dit. Pour ce qui est de la fraude à l’AMO, le Directeur général révèle que la CANAM a détecté plusieurs cas de fraude consécutifs, entre autres, à l’abus de prescription et à la prescription complaisante. Ces typologies de fraudes interpellent fortement les prescripteurs dans le cadre de la responsabilité médicale, de la prescription rationnelle, de l’éthique et la déontologie. « Il nous faut agir de commun accord pour endiguer définitivement ce fléau qui gangrène le régime », a-t-il conseillé. Souleymane Traoré du Ministère de la santé et du développement social a quant à lui a indiqué que la fraude de l’AMO se manifeste sous diverses forme pouvant impliquer les différentes secteurs qui sont notamment le personnel de la CANAM, les structure conventionnées, les prescripteurs et les bénéficiaires. « Comme toute fraude, elle est nuisible et pourrait détruire le régime AMO, si aucune disposition n’est prise pour arrêter l’hémorragie. Il reste attendu que pour réussir une telle lutte, il faut une prise de conscience collective à travers des dénonciations et la prise de sanction pour les cas détectés », a-t-il martelé.

Il a pour finir exhorté les participants à participer pleinement aux travaux, afin d’apporter des propositions susceptible de sauver le régime de l’AMO.

PAR CHRISTELLE KONE

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