Ziyara Chez Makhaïcha
Assalah mouya Elkoum ! Makhaïcha Wallet Aboubacrine, ma très chère Anahwi (grand-mère), reçois mes salutations et respects, toi et tous les autre qui nous ont précédés ici. Ne vous en faites pas, nos prières et bénédictions vous accompagnent jusqu’à notre tour.
Je te l’avais promis, je viendrais te voir, non seulement pour me rassurer que tu vas bien, mais aussi te donner les nouvelles du pays, comme tu étais une vielle affairée de la nation. Oui, bien que tu fusses une habitante de l’Azawad, tu as toujours bravé tes frères égarés pour crier haut et fort la souveraineté du ton Mali que tu avais dans le plus profond de ton cœur.
La preuve, à chaque 22 septembre, tu te drapais du pagne à l’effigie du Mali souverain. Je me souviens encore de ces Toumbou (Dampé) avec ces pagnes magnifiquement imprimés par la COMATEX. Ces pagnes qui faisant le tour du Mali de Kayes à Kidal, pour rappeler l’unité national !
Chère Anahwi, je me souviens encore de tes larmes, quand les enfants égarés de la république, avaient égorgé une centaine de nos vaillants soldats, leurs frères à Aguelhok
Le 25 janvier 2012, mettent toute une nation dans un deuil inoubliable. Ce jour-là, tu avais prié, non seulement pour le repos de leur âme, mais aussi que Dieu fasse que tu n’assiste pas à une défaite des Famas, qui allai entrainer la partition de ton Mali, ce Mali de Aboubacrine ton pare et de Ifadahit ton grand père !
Malheureusement, pour nous et heureusement pour toi, Allah a excusé ce vœu ! Tu t’en es allée le laissant ce pays en lambeau. Après une farouche bataille de nos vaillants soldats, tes villes Tombouctou, Tintelout et d’autres villes et hameaux du Nord ont pu être libérés. Mais…Kidal, la ville de ta cousine Anna, est sous l’emprise des forces du mal.
Anahwi, Kidal est inaccessible depuis des années. Cette belle villes ornée des pieds de dattes, des pierres taillées et des osais aux multiples oiseux multicolores n’est plus un lieu saint, depuis l’arrivée de narcotrafiquants invités par tes frères égarés du MNLA, appelé aujourd’hui appelé CMA, après avoir fait fusion avec d’autres groupes armés, qui coupent le sommeil aux paisibles citoyens, qui malgré tout, ont décidé d’y rester.
En plus du Nord, le centre du pays, est sous les feux des terroristes depuis plus de cinq ans. Et depuis la chute du président IBK, ces zones sont peu à peu libérées, mais restent toujours dangereuses, même si on crie que « l’armée monte en puissance » .Voilà le tableau peint de la situation de ton ‘’Maaaliiii’’, comme tu aimais tant le prononcer. Triste !
Malgré tout, au lieu de nous unir, les maliens vivent cette crise en rang dispersé en 1000.
Le premier couteau qui a contribué à rendre cette plaie béante que nous vivons est la corruption, le vol du denier public. Anahwi, ils ont détournés les fonds alloués à la guerre. Ils ont détourné les fonds alloués à la l’éducation, à la santé et aux autres services sociaux de base. Pendant ce temps, les forces du mal, progressaient. Ah j’oubliais, les Djihadistes sont venus jusqu’à Kati, 5 ans après l’attaque de l’hôtel Radisson.
µLa deuxième plaie n’est que les maliens vivent cette crise en rang dispersé. Après le coup d’état de 2020, les politiciens qui en ont été à la base ne pipent plus dans le même calumet. Ils s’entre déchirent, pendant ce temps, un régime militaire s’installe de nouveau.
Avant que je n’oublie, les trois présidents vous oint rejoints hein, ton homme fort ‘’Balla Djigui’’, ton petit frère ATT et IBK sont partis nous laissant un Mali plus que jamais divisé !
Une bonne nouvelle enfin, Tountou, la femme de ton frère nous envoie toujours le Tikammaren ton fameux fromage de chameau. Elle se débrouille pas mal, même si le tien était inégalé
Bon la route est un peu longue à très bientôt chère Makhaïcha, digne fille des Akouloutanes de Tombouctou !