Production du coton au Mali : LA CMDT PERSISTE, LES PRODUCTEURS SAIGNENT
Les producteurs de coton du Mali souffrent énormément en ce moment de pré Sémi de la campagne 2024-2025 à cause de la CMDT.
A quelques heures des semis, les producteurs de coton du Mali ne savent plus à quel saint se vouer. En cause, le retard criard sur le paiement de l’argent de leur production de la campagne précédente, cédée à la Compagnie malienne de développement textile (CMDT) depuis plusieurs mois. L’argent tarde, les paysans attendent désespérément leurs dus.
En effet, la quasi-totalité des sociétés des producteurs de coton des associations villageoises n’a, à ce jour, perçu aucun centime de la part de la CMDT
Les responsables des associations villageoises sachant leur cri de cœur inaudible au niveau de la CMDT, se disent impuissants face aux producteurs de coton qui refissent catégoriquement de mettre sous terre une graine de coton, sans leur ragent de la campagne perdante. Et pourtant le délai de rigueur de semi est prévu pour le 25 de ce mois. Faut il rappeler que les quatre grandes filières de productions de coton, notamment Fana /OHVN, Sikasso/Bougouni, Koutiala et Kita sont en difficulté pour assurer une compagne à hauteur de souhait de la Compagnie. Il est utile de rappeler que le non payement des dus des producteurs agricoles, le non accès aux intrants agricoles et pesticides sont les motifs de ce refus catégorique.
« Nous ne pouvons plus convaincre les camarades de cultiver le coton cette année, car la plupart de nos associations n’a perçu un franc de coton. Pourtant la CMDT avait promis de payer les sous » a déploré Zoumna dit Bayini DEMBELE, Président de l’association villageoise de Chiankôrô dans le secteur agricole de Bla. Poursuit-il, en plus des non-payés, nous n’avons aucune garantie de la part de la CMDT pour être payés. Pour cette année, nous n’allons contraindre aucun paysan à produire sauf s’ils décident de le faire par volonté.
Même constat dans les autres zones de production de coton du Mali. Par contre, quelques rares producteurs ont décidé d’accompagner l’Etat en vendant leur mil pour acheter des intrants. « Nous allons devoir vider nos greniers pour produire du coton, puisque jusque là, nous ne voyons pas les émissaires de la CMDT pour nous rassurer », a déploré Dramane Diarra de Seyla (Béléko).
A ce rythme, l’Etat malien peut-il atteindre l’objectif fixé pour la campagne de 2024-2025 ?
A suivre…
Par Christelle KONE