Politique

Réplique du M5 au Cadre: La fuite en avant

Les forces du changement dans leur furie à vouloir recadrer les détracteurs de la transition au sein du ‘’Cadre des partis et regroupements politiques pour le retour à l’ordre constitutionnel’’ font une fuite en avant lamentable. Leur seul argument avoir hérité d’un lourd passif du défunt régime. Sauf que la transition traine aussi des casseroles contrairement à ses promesses d’instaurer une gestion sincère.

Le Cadre qui s’est vêtu d’un costume de l’opposition a tenu le samedi 26 novembre une conférence de presse, pour présenter son document dit de propositions et remis le jeudi dernier au Premier ministre par intérim, Abdoulaye MAIGA. En plus des suggestions, le regroupement politique dresse un tableau peu reluisant des deux ans de la transition…Dans les secteurs clés, le Cadre dénonce ainsi des insuffisances. Comme pour répondre coup par coup, les forces dites du changement M5-RFP ont rendu publique une note, à l’image d’un droit de réponse pour montrer patte blanche et tenter de se blanchir des accusations de leurs détracteurs.

Pour cacher sa turpitude, la note du M5 égrène un long chapelet de scandales qui ont conduit le régime d’IBK à sa perte, pour avoir été les raisons de mobilisation de milliers de Maliens à Bamako à l’intérieur du pays. Une lutte réussie grâce à la mobilisation du M5 qui a vendu l’espoir d’une nouvelle façon de faire aux Maliens. Deux ans après, au lieu de s’assumer de sa gestion et d’être attentif aux critiques du ‘‘Cadre’’, le M5-RFP se présente comme un héritier qui n’a bénéficié que le passif de la gestion d’IBK. Une démarche sélective consistant à mettre toutes les mauvaises pratiques au compte du régime défunt. Certes sous l’ancien régime, la corruption et bien d’autres mauvaises pratiques en vedette ont contribué à l’affaissement de l’État, cependant beaucoup d’elles ont été épousées par les acteurs des forces du changement. En deux ans, la transition trahissant ses idéaux de la révolution est citée dans de nombreux dossiers scandaleux de corruption, de favoritisme et de népotisme comme l’a rappelé le Cadre des partis et regroupements politiques dans son document de propositions.

Il s’agit notamment des affaires du recrutement à la police, à la CANAM, de l’attribution des logements sociaux. Le détournement de deniers publics continue hélas aussi son petit chemin. Le dernier rapport (2021) du Bureau de vérificateur général remis au président de la Transition, Assimi GOITA qui fait état de 50 milliards de FCFA engloutis par les irrégularités en est la parfaite illustration. Pourtant au monument de l’indépendance, dans un passé très récent et devant des milliers de manifestants, les acteurs des forces de changement avaient scandé et clamé un nouveau départ pour les Maliens avec l’instauration d’une gestion vertueuse devenue un vœu pieux. En clair à ce rythme, l’espoir d’un Mali Kura sur des fondements sincères de gouvernance, risque de s’effilocher. Ainsi, dans ce contexte, inutile pour le M5-RFP de monter sur son grand cheval de bataille pour défendre un bilan loin des attentes de la population. Quid de la tension au front social.

Depuis quelques mois, les syndicats des travailleurs qui ont suspendu leur mot d’ordre consécutif aux sanctions injustes de la CEDEAO reviennent à la charge. Médecins, enseignants, magistrats, greffiers, étudiants tous revendiquent et demandent à être mis dans leurs droits. Si certaines de ces doléances remontaient sous IBK, par contre d’autres sont nées de l’indifférence du gouvernement de la Transition. C’est le cas du projet de loi portant modification du fonctionnement à la Cour suprême. Par ailleurs, le M5 n’a plus d’excuse et la mauvaise gouvernance sous IBK ne pourrait justifier l’abominable gestion de la transition dans certains domaines. Puisqu’en décidant de venir au pouvoir, le mouvement de contestations d’alors et ses alliés d’officiers qui ont parachevé la lutte mesurant les défis, supposons, ont accepté les charges d’être aux commandes. Bref, l’État est une continuité, il appartient aux nouvelles autorités de travailler pour répondre aux préoccupations de la population, au lieu au jouer à un héritier malheureux, qui n’est nullement pas une excuse.

PAR SIKOU BAH

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